Bienvenue sur le Site Internet du CRPMEM de La Réunion.

6 septembre 2023 / Aurélien CROÜS

Notre priorité !

La vétusté des navires de pêche professionnelle de La Réunion, et plus généralement de tous les départements d’outre-mer, n’est plus à démontrer. Cette situation présente un triple inconvénient pour l’émancipation du secteur à La Réunion :

  • Celui d’abord d’accroître l’effort de pêche des professionnels réunionnais sur la ressource côtière déjà considérée comme fragile, en l’absence de plateau continental et de par la croissance lente qui caractérise ces espèces dites démersales ;
  • Celui ensuite de troubler la cohabitation des métiers en créant des conflits d’accès à la ressource pélagique côtière, les navires anciens perdant peu à peu leurs prérogatives de navigation en distance notamment avec le renforcement des normes de sécurité de l’exercice de la pêche ;
  • Celui enfin de délaisser la ressource du large, encore abondante, aux flottilles mondiales ainsi que les antériorités avec la mise en place systématiquement préconisée de mesures de gestion sur les espèces pélagiques dites partagées.

La modification par la Commission européenne à la fin de l’année 2018 des lignes directrices pour le secteur de la pêche autorisant de nouveau le financement avec aides publiques du renouvellement de la flotte de pêche dans les régions ultrapériphériques n’est restée qu’un leurre pour la profession malgré des besoins criants et démontrés de moderniser les outils de production.

Depuis cinq années, la France et la Commission européenne s’enlisent technocratiquement dans ce dossier alors que chaque jour des pêcheurs professionnels exploitent au péril de leur vie des eaux enclines aux changements climatiques.

Il est essentiel que les aides publiques permettent non seulement de remplacer et de construire des bateaux de moins de 12 mètres mais aussi de renouveler la flottille de 12 à 24 mètres, dans la limite autorisée des capacités de flotte. Le CRPMEM de La Réunion attend du Gouvernement tout l’investissement nécessaire pour obtenir une issue favorable au nouveau rapport de capacité, que la France a adressé à la Commission européenne au 31 mai 2023 et dont l’acceptation sera discutée à l’automne avec le Comité scientifique, technique et économique des pêches (CSTEP).

Le CRPMEM de La Réunion défend en parallèle deux actions alternatives que le Gouvernement doit soutenir :

  • Le relèvement des aides de minimis pour permettre un accompagnement financier par l’État et le Conseil régional sans besoin de notification préalable à la Commission européenne et en contournant les lignes directrices du rapport de capacité qui ne sont pas adaptées aux singularités des secteurs de la pêche ultramarine.
  • La contractualisation privée avec l’opérateur CMA-CGM et la banque publique d’investissement (BPI) ou tout autre partenaire bancaire, à l’instar de ce qui a été signé en Guyane par le ministre Berville, d’un montant d’aides pour le renouvellement sans aide publique de la flotte de pêche de La Réunion.

À l’occasion du premier déplacement à La Réunion du ministre délégué aux outre-mer, M. Philippe VIGIER, le président Zitte en a profité pour réaffirmer sa priorité d’action attendue du Gouvernement pour la pêche réunionnaise : l’obtention de l’autorisation du renouvellement de la flotte de pêche avec aides publiques.

Quand le ministre lui a assuré suivre de près ce dossier, le président Zitte lui a répondu en attendre maintenant des résultats concrets et à brefs échéances.